Danser la terre et le feu
Cette soirée inoubliable rassemble deux des pièces les plus emblématiques d’Angelin Preljocaj. Avec Noces, Angelin Preljocaj marque l’histoire de la danse et crée l’événement en sondant les mystères de l’amour à travers la musique de Stravinsky. À l’heure des épousailles, cinq couples s’affrontent entre tendresse et violence. Sa pièce Annonciation figure Marie et l’ange Gabriel dans un duo féminin qui conjugue extase et douleur avec une subtilité bouleversante. Une nouvelle création accompagne ces célébrations autour de cinq variations créées avec le collectif 79D.
Danser la terre et le feu
Corps célestes et rituel païen : le Malandain Ballet Biarritz rend un hommage éclatant à l’expressif Stravinsky. Avec L’Oiseau de feu, Thierry Malandain lance ses vingt-deux danseurs dans une envolée aussi élégante que lumineuse. Entre ciel et terre, chaque mouvement porte la grâce de corps tournés vers l’espoir. C’est aussi la pulsation de la vie que Martin Harriague explore dans Le Sacre du printemps. Il nous emmène au cœur d’un rituel primitif et terrien où les prouesses chorégraphiques des danseurs révèlent l’éclat et la vitalité d’une musique explosive.
Nouvelle création du chorégraphe Fouad Boussouf en prolongement de sa précédente pièce Näss, une danse tribale et vibratoire.
Le directeur du Centre chorégraphique national du Havre poursuit son exploration de l’énergie collective, de la communion au plateau, de la continuité d’un mouvement venant du cœur ou des tripes, avec onze danseuses. Seules et toujours ensemble, elles explorent une danse physique et terrestre, qui brûle, épuise, sans jamais cesser d’engendrer des élans renouvelés.
Danse, concert, cirque. C’est tout cela à la fois que le chorégraphe Philippe Decouflé mêle dans Stéréo.
Son amour pour le cinéma, les arts vivants, son goût immodéré pour la diversité des physiques, des parcours et talents, imprègnent ce ballet rock étourdissant. Paillettes, cuir, costumes moulants et sexy, jeux de lumières, projections vidéo, acrobates, danseurs, musiciens, accentuent l’aspect spectaculaire de ce puzzle ultra-vitaminé. Reprises musicales des standards du rock des années 50 à nos jours et créations originales s’enchaînent comme sur un vinyle.
Plongez dans la liesse et le faste d’un carnaval italien au milieu du XVIIe siècle avec cet incontournable spectacle du Poème Harmonique.
Treize ans et plus de soixante représentations plus tard, le succès de ce Carnaval Baroque est toujours aussi fascinant. Acrobates, jongleurs, danseurs, mimes et musiciens se retrouvent sur scène dans une fête qui mêle le grotesque et le raffinement si caractéristique de cette période où les habitants de la Venise baroque épuisaient leur appétit de divertissement avant l’entrée en Carême. Au son d’airs italiens célèbres ou inédits, les artistes font renaître cette formidable célébration de la vie, intense et joyeuse, aussi éphémère soit-elle.
C’est dans un Los Angeles contemporain que les amants maudits dansent leur destin tragique avec cette création où chorégraphie et cinéma décuplent les émotions.
Pour Benjamin Millepied, la partition de Prokofiev est comme une musique de film. C’est avec cette intuition que le prestigieux chorégraphe s’empare du ballet légendaire, introduisant une caméra qui filme, en direct, au milieu des danseurs de sa compagnie L.A. Dance Project. Les jeunes amants, incarnés par des couples qui changent à chaque représentation, se lancent dans une danse effrénée, passant du plateau à l’image et de la toile à nos sensations avec une vigueur inédite. Dans ce dispositif très immersif, on vibre au plus près des corps et des souffles des danseurs. L’expérience artistique est augmentée, aussi spectaculaire qu’intime, et révèle toute la modernité du mythe de Shakespeare. L’amour, ici, n’est pas impossible. Il est varié, graphique, urbain et puissant. Toujours à célébrer !
Deux pièces majeures comme deux facettes du prodigieux chorégraphe Cherkaoui. Côté pile, la sensualité. Côté face, la sagesse intérieure.
Le duo fascinant qui avance sur scène va vous cueillir dans votre siège. Sa gestuelle noueuse raconte le désir, ses enchevêtrements respirent l’éveil des sens. Hybride et instinctive, Faun est une pièce référence de Cherkaoui, figure de proue de la scène contemporaine. Elle s’inspire librement du célèbre Après-midi d’un faune, mariant la musique de Debussy à des notes contemporaines et orientales. Avec Noetic, les danseurs tourbillonnent, poussés par une énergie vitale. Ils tiennent des perches comme autant de règles à faire plier. Écoutons notre intuition, brisons les cycles immuables, semblent-ils nous dire de leurs mouvements saccadés. Nouveau directeur du Ballet du Grand Théâtre de Genève, Cherkaoui signe là deux œuvres puissamment hypnotiques.
La voir sur scène est un évènement, ne manquez pas ce grand solo initiatique de la chorégraphe Anne Teresa De Keersmaeker.
Elle irradie la scène de sa présence iconique. Portée par la musique de Jean-Sébastien Bach, qui nourrit sa recherche depuis toujours, la célèbre danseuse et chorégraphe belge s’engage, ici, dans le dernier de ses solos qu’elle interprète elle-même. Le rendez-vous est donc précieux. Accompagnée par le pianiste Pavel Kolesnikov, elle suit la composition des Variations et invente, à partir d’une mélodie simple, une forme dansée qui se déploie et se transforme à l’infini. Ainsi retrace-t-elle son parcours, citant des pièces de son répertoire, mais s’ouvrant aussi à l’improvisation. Ce tête-à-tête est une occasion inédite de découvrir son langage chorégraphique personnel et de voir, à l’œuvre, le désir toujours ardent d’une artiste qui marque la scène depuis plus de quarante ans.
Angelin Preljocaj signe une nouvelle création mise en musique par Thomas Bangalter du duo Daft Punk. Un ballet d’aujourd’hui porté par l’Orchestre de l’Opéra.
Avec Mythologies, c’est notre imaginaire collectif que le célèbre chorégraphe contemporain entend sonder. Il lance vingt danseurs – dix danseurs du Ballet de l’Opéra National de Bordeaux et dix danseurs du Ballet Preljocaj – dans l’exploration des mythes fondateurs, les faisant dialoguer avec nos rituels contemporains. Que se cache-t-il dans les replis de nos existences, entre nos peurs, nos idéaux et nos croyances ? Que peut-on lire entre les lignes de nos rites d’aujourd’hui ? Les corps sont, sans doute, les révélateurs les plus à même d’exprimer cet indicible. C’est Thomas Bangalter, co-créateur du duo Daft Punk, qui compose, ici, sa première symphonie de ballet. À n’en pas douter, les deux artistes se retrouvent dans une démarche d’éclaireurs, bouleversant les codes pour une création qui fait déjà date.
Figure montante de la danse contemporaine, Damien Jalet explore les frontières entre danse et sculpture dans sa nouvelle co-création avec le plasticien Kohei Nawa.
Si le chorégraphe et danseur franco-belge Damien Jalet travaille souvent en collaboration, c’est qu’il aime dialoguer avec d’autres modes d’expression comme la sculpture : une façon de réinventer le mouvement. Sa danse, très organique, fusionne volontiers le corps avec les éléments, comme le katakuriko, une sorte de fécule de pomme de terre présente dans son précédent spectacle Vessel avec le plasticien japonais Kohei Nawa. Planet [wanderer] est le second volet de ce diptyque. Les deux artistes ont imaginé un paysage sec de sable noir brillant, réinterprétation des jardins zen de Kyoto. Confrontant corps humain et matériaux expérimentaux, éléments et gravité, le spectacle actionne, selon leurs propres termes, « un conte d’amour viscéral et onirique entre les humains et la planète à laquelle ils sont liés ».