Artiste rare et magnifique, le pianiste Alexandre Tharaud fait revivre les ors de Versailles avec un florilège de pièces baroques et du début des Lumières.
Aussi à l’aise dans la musique romantique que dans le répertoire classique ou baroque, voire la variété ou le jazz, Alexandre Tharaud fait partie de ces artistes pour lesquels la musique est indivisible. C’est avec la profondeur qui le caractérise qu’il rend hommage à des maîtres du clavecin, ici interprétés au piano. Aux côtés de la célèbre « Marche des Turcs » de Lully, extraite du Bourgeois Gentilhomme, il s’attaque à des monuments de la musique française : les premier et deuxième recueils de pièces pour clavecin de Rameau, Les Barricades mystérieuses de François Couperin et le prélude du Te Deum de Marc-Antoine Charpentier. Ce qui ne l’empêche pas de réhabiliter des compositeurs méconnus comme Jean-Henry d’Anglebert ou Claude Balbastre, deux musiciens qui témoignent du haut niveau de la musique française de clavecin.
Cette création de l’ensemble Miroirs Étendus se joue des codes du récital avec la soprano Elsa Dreisig, nommée artiste lyrique aux Victoires de la Musique 2019.
Vous pensez aimer les récitals de chant ?
Ou, au contraire, les détester ? Oubliez tout ce que vous croyez savoir ! Comme à son habitude, Miroirs Étendus se plaît à déplacer le regard du spectateur. Avec le jeune metteur en scène Antonio Cuenca Ruiz, dramaturge au Théâtre Royal de la Monnaie, la compagnie fait du public le témoin de la préparation d’un récital. Mais rapidement, la répétition dégénère : les airs travaillés par la chanteuse et le pianiste ravivent le souvenir d’une morte. La complicité musicale se fissure, les silences et les non-dits pèsent, la répétition devient un saisissant jeu de miroirs où se reflètent réciproquement la réalité et l’illusion. Trouvera-t-elle un heureux dénouement comme dans le Conte d’hiver, la comédie de Shakespeare ? Réponse avec la soprano Elsa Dreisig, premier prix du Concours Opéralia 2016, et le pianiste Romain Louveau.