Une plongée dans l’âme slave à travers deux quatuors à cordes signés par deux grands maîtres de la musique russe du xxe siècle.

Si Prokofiev n’a écrit que deux quatuors à cordes, il a pourtant marqué ce répertoire au fer rouge. Le Quatuor n° 2, composé en 1941, se détache de l’inspiration beethovenienne pour atteindre la plénitude de son propre style. Avec ses couleurs vives et ses thèmes d’origine kabarde (Caucase du nord), la partition a été qualifiée de « barbare » lors de sa création mais nous paraît aujourd’hui comme l’expression la plus personnelle du compositeur. Près de vingt ans plus tard, Chostakovitch compose en trois jours son Quatuor à cordes n° 8, sous le choc de sa vision de Dresde dévastée. Dédié « aux victimes de la guerre et du fascisme », le plus célèbre de ses quinze quatuors nous parle autant du peuple russe, des déportés en Sibérie et de la terreur stalinienne que de la vie de Chostakovitch. Deux œuvres fortes, deux facettes de l’âme russe.

Violons Tristan Benveniste, Teona Kharadze
Alto Patrick Dussart
Violoncelle Guillaume Effler