La mélancolie d’Europe centrale s’invite dans deux trios pour piano, violon et violoncelle : le célèbre Dumky de Dvořák et le seul trio composé par Clara Schumann.

À quoi rêvent les jeunes filles ? Quand elles sont aussi douées que Clara Schumann, pianiste virtuose et compositrice, sans doute à la gloire et à de brillantes tournées. Las ! Au xixe siècle, la place des femmes en musique est reléguée au second plan. Après son mariage avec Robert Schumann, en 1840, Clara compose moins. Elle livre malgré tout en 1846 un ample trio en sol mineur d’un lyrisme poignant. La rêverie d’Anton Dvořák est quant à elle au cœur d’une de ses partitions les plus connues : le trio Dumky (« rêveries » en ukrainien). Abandonnant la traditionnelle forme sonate, Dvořák s’empare de la forme populaire de la dumka, d’origine slave, et exprime pour la première fois un langage musical tchèque. Ces six petites pièces sont comme il l’écrit lui-même « à la fois gaies et tristes. Par endroits comme un chant introspectif, ailleurs comme une danse joyeuse ».

Violon Teona Kharadze
Violoncelle Hélène Latour
Piano Laura Fromentin