Renouer avec le mythe universel de l’œuvre de Haydn, telle est l’ambition de ce concert poétique et humaniste où la vidéo tient une grande place.

« Pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font » ou « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? », tout le monde connaît ces paroles qu’aurait prononcées le Christ sur la croix. À la suite de Schütz ou Pergolèse, Haydn les a mises en musique dans un oratorio destiné à célébrer la semaine sainte de 1786. Composé dans une version instrumentale, puis pour quatuor avec texte, c’est l’une des pages les plus personnelles de Haydn. Les metteurs en scène Clarac et Deloeuil livrent une proposition dramaturgique réinventant le rituel littéraire et méditatif de l’œuvre mais pour un public profane de salle de concert. Accompagné de textes d’auteurs français (Bernanos, Max Jacob), de poèmes israéliens ou soufis, le message humaniste se déploie dans toute son universalité.

NOTE D’INTENTION
Pour Les 7 Dernières Paroles du Christ en croix, Joseph Haydn avait souhaité composer une musique qui soit immédiatement accessible et profondément humaine, « de telle sorte que l’auditeur, même le moins averti, soit ému au plus profond de son âme »…
Voici donc quelques auditeurs qui découvrent la musique de Haydn, comme saisis dans leur écoute, au coeur de Jérusalem : des pèlerins d’Amérique latine, rassemblés à l’entrée du Saint Sépulcre ; Rami, un moine éthiopien orthodoxe sur le toit de son église ; Roni, une jeune soldate israélienne dans la Citadelle de David. Mais aussi Mohamed, étudiant palestinien installé devant le Dôme du Rocher, et Barbara qui se promène sur les terrasses du quartier juif. Ensuite Simon et Noémie dans le marché Mahane Yehouda ; Mathilde et Natacha, dans le Jardin de Gethsémani. Et finalement Philippe et Kfir, dans un taxi garé en haut du Mont des Oliviers. Quelques auditeurs anonymes pour la musique de Haydn… anonymes comme nous tous, rassemblés en ce moment dans cette salle. Projetés sur le retable qui se dresse devant nous, ces visages de Jérusalem nous regardent droit dans les yeux, tandis qu’ils écoutent exactement la même musique que nous. À côté d’eux, une narratrice nous accompagne à travers la littérature inspirée des 7 dernières paroles.

C’est un concert. C’est une méditation.
C’est un concert-méditation qui relie, à travers l’espace et le temps, les lieux historiques de la Crucifixion, la Jérusalem actuelle, les 7 paroles et l’universalité du message de Haydn, simplement donnée à lire sur ces visages, immenses comme des paysages.

Jean-Philippe Clarac & Olivier Deloeuil

Direction musicale Andreas Spering

Comédienne Marina Hands
Installation et vidéos Clarac-Deloeuil > le lab
Lumières Christophe Pitoiset
Prise de vues Julien Roques
Montage Jean-François Hautin
Conseiller littéraire pour la sélection des textes Luc Bourrousse

Orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie

Production Clarac-Deloeuil > le lab, Fundaçao Gulbenkian Lisbonne
Avec le soutien de l’Institut Français et de la Ville de Bordeaux