Après son triomphe dans l’opéra en italien et l’oratorio en anglais, le maître du chant baroque et des somptueuses musiques de cour revient à sa langue maternelle, l’allemand, pour des partitions intimes et sentimentales.

Alors qu’il est depuis seize ans à Londres et qu’il a établi sa renommée comme compositeur d’opéras héroïques en italien et de pompeuse musique instrumentale de circonstances, Georg Friedrich Haendel fait en 1727 une excursion inédite dans le domaine de l’intime. Les poèmes du recueil « Irdisches Vergnügen in Gott » (délices terrestres en Dieu) de Barthold Heinrich Brockes témoignent du passage de l’époque baroque à celle des Lumières, et plus précisément au courant de l’Empfindsamkeit (sentimentalité) : ils font l’éloge de la quiétude et affirment que les sentiments sont facteur d’accomplissement humain et non plus un tourment de l’âme. Haendel retrouve avec ces textes sa langue maternelle. Ils lui inspirent une musique tendre, humble, dans laquelle l’homme découvre la trace de Dieu à travers la beauté tranquille de la nature et rend hommage au créateur, tantôt avec joie et enthousiasme, tantôt avec une intériorité contemplative. Ces 9 airs de Haendel alterneront avec 9 «commentaires actuels» du compositeur belge Wim Henderickx.

Soprano Anna Lucia Richter
B’Rock Orchestra