Ravel, Haendel, Fauré… c’est avec ces fantastiques compagnons de route que l’Opéra Orchestre Normandie Rouen vous propose de bien débuter l’année 2025 !
Pour ce grand voyage, nul besoin de préparer vos valises, ce sont les artistes, chanteurs, musiciens, qui viennent à votre rencontre, partout en Normandie.
Ce sont plus de 70 rendez-vous que nous avons imaginés à l’occasion du deuxième opus de cette saison de proximité, pour partager ensemble les émotions de la musique et nous emmener jusqu’aux célébrations estivales. Avec une promesse : dans cette offre foisonnante, il y en aura pour tous les goûts !
De la musique de chambre au grand répertoire symphonique, de l’incontournable Boléro ravélien aux éclatantes oeuvres pour feux d’artifices de Haendel, Vivaldi et Mozart, en passant par des contes musicaux et la sensualité du tango, nos forces musicales se déploient avec panache et une inépuisable soif de partage !
Et pour la première fois, c’est un véritable opéra qui part en tournée dans toute la Normandie. Et pas n’importe lequel ! Avec Le Docteur Miracle, de Bizet, c’est un univers insolite, un spectacle total et récréatif qui s’invite chez vous. 2025 sera musicale ou ne sera pas, parole d’Opéra !
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« J’ai à cœur de proposer au public une vraie diversité dans notre programmation. Le plus beau cadeau qu’on puisse faire à un spectateur, c’est de le surprendre, de ne pas nous enfermer dans un genre ou une routine. »
Malgré les défis économiques rencontrés, l’Opéra Orchestre Normandie Rouen a réussi à maintenir une activité artistique de haut niveau grâce à l’engagement de ses équipes, des financeurs, de ses partenaires et de l’ensemble des acteurs culturels de la région Normandie.
En réunissant l’Orchestre Régional de Normandie et l’Orchestre de l’Opéra, l’institution renforce son rayonnement et sa capacité à proposer une programmation diversifiée, tout en renforçant son ancrage territorial.
L’Opéra Orchestre Normandie Rouen s’engage à offrir au public une expérience artistiques riche et variée, au plus près de chez eux, en mettant l’accent sur la découverte de nouvelles œuvres et de nouveaux talents, tout en proposant des répertoires plus classiques.
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Entretien avec Pierre Dumoussaud, directeur musical du concert Massenet, Bizet
D’où vous vient cet amour pour la musique romantique ?
C’est une musique que j’affectionne beaucoup sans doute parce que j’ai été bercé dans mon enfance par certains enregistrements d’opéras romantiques français comme Faust ou Roméo et Juliette, portés par la voix de grands chanteurs tels que Raoul Jobin. Mais cet amour vient surtout de mon attachement profond à notre langue, à sa littérature et à sa poésie. J’accorde une importance particulière à la manière dont elle doit être prononcée et chantée. Je réfléchis constamment à la qualité de la langue, d’un texte, à sa prononciation et à son intelligibilité. Mon rêve serait un monde où l’on n’aurait plus besoin de surtitrage dans les théâtres, où le spectateur serait tellement captivé par la scène qu’il n’aurait pas besoin de lire la transcription du texte.
Vous présentez dans ce concert plusieurs orchestrations inédites. Que pouvez-vous nous en dire ?
J’aime pratiquer la musique romantique sans le poids de la tradition, avec l’excitation de présenter au public des œuvres sous un jour inédit. Ce sera le cas de la Suite en forme de valse de Mel Bonis, encore jamais enregistrée sous cette forme, et du Clair de lune de Debussy, interprété ici dans la version orchestrée par André Caplet. Caplet, ami proche de Claude Debussy, fait partie des figures de l’ombre de cette période charnière, entre le XIXe et le XXe siècle. Il fut lauréat du prestigieux Prix de Rome et chef d’orchestre de l’Opéra de Paris en 1914. Nous proposerons également des mélodies de Massenet, orchestrées par le compositeur lui-même et également inédites. Orchestrer, ce n’est pas seulement transcrire une œuvre, c’est la réinterpréter, la réécrire : c’est un véritable acte de recomposition.
Qu’est-ce qui vous plaît dans le répertoire de la mélodie ?
C’est un répertoire que je pratique peu. Les mélodies de ce concert ont en commun d’avoir été composées durant la seconde moitié de la vie de Massenet. Chacune est une offrande à des chanteurs ou à des chanteuses qui l’ont accompagné durant sa carrière et auxquels il souhaitait rendre hommage. Ces pièces sont des bijoux, des miniatures qui contrastent avec les formes opératiques, où l’on cherche à construire des arcs dramatiques de la première à la dernière note. Ici, nous sommes dans un univers plus poétique, moins descriptif que l’opéra. C’est un répertoire qui me procure une grande excitation et j’éprouve beaucoup de joie à le découvrir.
Propos recueillis par Solène Souriau
Entretien avec Julien Chauvin & Mourad Merzouki
Comment vous est venue l’idée d’associer la musique de Vivaldi à la danse hip-hop ?
Julien Chauvin : Après avoir enregistré Les Quatre Saisons avec Le Concert de la Loge pour célébrer le tricentenaire de sa composition, j’ai ressenti le désir de revisiter cette œuvre emblématique sous un angle nouveau. L’idée m’est alors venue de créer un format hybride, à mi-chemin entre la mise en scène et le concert, et de regrouper les célèbres Concertos avec des œuvres moins connues, telles que la Sinfonia de L’Olimpiade et la Sonate pour violoncelle en la mineur. La musique de Vivaldi étant intimement liée à la danse, il m’a semblé naturel de proposer ce projet à Mourad Merzouki, avec qui je collabore depuis une dizaine d’années.
Mourad Merzouki : J’ai participé à plusieurs projets autour de la musique baroque, notamment avec le Quatuor Debussy. J’apprécie particulièrement l’idée de fusionner deux mondes, deux cultures distinctes. Les musiciens du Concert de la Loge sont très ouverts à ce type de collaboration, et les échanges se font de manière fluide. Nous en ressortons tous enrichis, les uns des autres.
Vos habitudes ont-elles été bousculées ?
J. C. : C’est vrai que ce projet a apporté des changements dans nos habitudes, même dans les petits détails, comme jouer pieds nus. Mais il y a aussi des aspects plus déterminants qui transforment vraiment notre manière d’interpréter, notamment jouer par cœur. Nous avons l’habitude de jouer avec un pupitre, qui peut parfois créer une barrière entre le musicien et le danseur. En apprenant la musique par cœur et en jouant debout, cela instaure un rapport d’égalité avec le danseur, ce qui est très stimulant. Cela permet aussi une plus grande liberté et génère une énergie supplémentaire.
M. M. : Depuis le début, il existe un fort désir chez ces musiciens de sortir de leur zone de confort. J’ai particulièrement apprécié les voir laisser pleinement place au corps et à la chorégraphie. Les danseurs de hip-hop, habitués à un rythme binaire, ont dû s’adapter à un style musical différent. Mon défi consiste à offrir un spectacle vivant où danse et musique ne font plus qu’un. Cela permet d’élargir l’accès à la musique classique. Grâce à ce projet transversal, différents publics se rencontrent.
Que souhaitez-vous transmettre au public ?
J. C. : Il est indéniable que la musique de Vivaldi est vivante. C’est précisément ce que je souhaitais mettre en avant : transmettre cette musique comme un matériau vivant pour nous. Les thèmes des Quatre Saisons s’accrochent rapidement à notre mémoire. On se surprend souvent à les chantonner, même sans être un connaisseur.
M. M. : Nous n’avons pas cherché à adopter une approche littérale des sonnets qui accompagnent les Quatre Saisons ni à suivre une trame narrative. Notre travail s’apparente plutôt à des tableaux et à une exploration du corps. Nous souhaitons transmettre le plaisir que nous avons éprouvé à collaborer et à être ensemble.
Propos recueillis par Solène Souriau
Trois questions à Ben Glassberg, directeur musical
En quoi les trois œuvres de ce concert dialoguent-elles entre elles ?
J’ai construit ce concert autour de la Symphonie n°5 de Sibelius, une œuvre rarement donnée en France. Les trois œuvres ont en commun d’explorer les frontières entre les styles. La partition de Sibelius oscille entre le romantisme et le modernisme. Le Concert champêtre de Poulenc, bien que néoclassique, est une œuvre profondément influencée par son contexte. Composée après la Première Guerre Mondiale, elle porte un sarcasme et un cynisme propres à l’époque. L’œuvre d’Anna Clyne, quant à elle, date de 2015 et est foncièrement contemporaine mais elle intègre également des citations de musique ancienne. Ces trois œuvres partagent ce jeu sur les styles. J’aime ce mélange du passé et du présent.
Ce mélange passe également par l’utilisation du clavecin, instrument baroque, dans le Concert champêtre de Poulenc ?
Oui, exactement. Par exemple, le deuxième mouvement du Concert est une Sarabande baroque, mais traitée de façon romantique. On y retrouve des portamenti, glissements de notes très expressifs typiques du style romantique qui, associés au son du clavecin, créent une couleur inédite. Je suis très intéressé par les compositeurs du XXe siècle qui utilisent le clavecin comme Britten dans Le Songe d’une nuit d’été. Contrairement au piano, qui permet un legato facile grâce aux pédales, le clavecin offre des moyens d’expression bien différents. C’est fascinant de voir comment un instrument associé à l’ancien, au passé, peut s’intégrer dans un contexte moderne, avec les harmonies et dissonances de cette époque.
Vous avez souhaité diriger plusieurs pièces de Francis Poulenc cette saison. Pourquoi ?
Poulenc est un compositeur essentiel, ayant exploré des thèmes majeurs de l’humanité, tels que la religion, la foi et la sexualité. Son style a également évolué au fil de sa carrière. C’est pourquoi, cette saison, je dirigerai trois œuvres qui présentent trois facettes différentes de ce compositeur : le Concert champêtre, une pièce de jeunesse ; Dialogues des Carmélites, un grand opéra de la maturité ; et, en marge, la Suite pour orchestre Les Biches, une musique de ballet qui dévoile le Poulenc léger et joueur.
Propos recueillis par Solène Souriau
Quatre questions à Raphaëlle Moreau, violoniste
Carl Nielsen est un compositeur peu connu. Pourquoi le programmer aujourd’hui ?
Il m’a toujours paru important de jouer des compositeurs méconnus ou oubliés et de redonner vie à des œuvres peu programmées. Bien que le nom de Carl Nielsen soit peu familier aux français, il est une figure emblématique au Danemark, presque un héros national. Son portrait figurait même sur les billets de cent couronnes, l’équivalent de nos billets de dix euros. La musique de Nielsen est unique, elle ne ressemble ni aux compositeurs de la fin du romantisme ni à Stravinsky et Prokofiev. Il a su développer un langage musical propre.
Qu’est-ce qui vous a particulièrement séduit dans son Concerto pour violon ?
Le Concerto pour violon de Nielsen ne figure pas parmi les cinq concertos les plus joués par les violonistes, mais c’est un véritable bijou. Il offre une palette fascinante à explorer pour l’interprète. D’un côté très romantique, avec des passages d’un lyrisme remarquable et des harmonies apaisantes, il comporte également des moments rythmés et fougueux. La structure du Concerto m’a également captivée. Contrairement à la forme classique en trois mouvements, ici, on trouve deux mouvements longs, chacun s’ouvrant sur un prélude lent suivi d’une section plus vive et extravertie.
Quels défis techniques rencontrez-vous dans ce Concerto ?
Nielsen, lui-même violoniste de grand talent, a composé un concerto où le violon brille sans jamais tomber dans une virtuosité gratuite, même lors des deux cadences, pourtant techniquement très exigeantes. Le violon ne s’impose jamais et les motifs musicaux se développent et s’enrichissent entre l’orchestre et le soliste. Ce Concerto met magnifiquement en valeur l’étendue des possibilités de l’instrument.
Décririez-vous cette musique comme « scandinave » ?
Il est très difficile de traduire en mots un style de musique, surtout lorsqu’il s’agit de le ramener à une zone géographique. Mais il est vrai que je retrouve dans la musique de Nielsen la pureté des paysages scandinaves. Je retrouve à la fois la nature suédoise, car Nielsen a commencé la composition du Concerto à Bergen dans la maison d’été de Nina Grieg, la veuve du compositeur Edvard Grieg, mais aussi la nature de son pays natal, le Danemark. Sa musique est apaisante. Elle va droit au cœur.
Propos recueillis par Solène Souriau
C’est le rendez-vous de la rentrée partout en Normandie !
L’opéra Aïda retransmis en direct du Théâtre des Arts gratuitement dans une trentaine de lieux de diffusion.
🗓️ Samedi 5 octobre, 18h !
✅ Sur écran géant place de la Cathédrale à Rouen et dans le hall de la gare,
✅ Sur écran, partout en Normandie et au-delà,
✅ Chez vous, sur Facebook, Youtube et France.Tv
Nous tenons à remercier tout particulièrement le Crédit Agricole Normandie-Seine, grand mécène de l’Opéra en direct, pour son soutien immense à cet événement. 🤝
Depuis cette rentrée, où qu’ils vivent en Normandie, les habitants de la région peuvent découvrir la saison musicale de proximité qui les attend jusqu’au mois de décembre. Un engagement territorial sans précédent pour une maison qui peut désormais s’appuyer sur les forces artistiques réunies de plus d’une cinquantaine de musiciennes et musiciens, décidés à multiplier les rencontres et à ouvrir de nouveaux dialogues artistiques avec les Normands.
De Saint-Pierre-en-Auge à Caen, de Cherbourg-en-Cotentin à Falaise, dans une église, un lycée, ou un théâtre, en semaine ou le weekend… cet automne, la musique s’invite partout et à toute heure en Normandie, sous l’impulsion de l’Opéra Orchestre Normandie Rouen. Dès cette rentrée, les 3,3 millions de Normands peuvent découvrir dans des dizaines de lieux partenaires, au plus près de chez eux, une saison musicale de proximité comptant plus de 60 rendez-vous d’août à décembre.
Se retrouver en famille et se laisser emporter par les airs sublimes et l’énergie des chœurs d’Aïda, diffusé sur grand écran, en salle ou en plein air, avec Opéra en direct ; suivre pas à pas la tournée de rentrée de l’Orchestre, dirigée pour l’occasion par la jeune cheffe britannique Chloe Rooke ; redécouvrir Laurel et Hardy en ciné-concert ; ou simplement se laisser surprendre avec ses camarades de classe par un dialogue avec les musiciens au fil de la découverte de leurs instruments et de leur passion… La musique s’immisce partout, grâce au nouveau collectif artistique réuni par l’Opéra Orchestre Normandie Rouen.
Pour Loïc Lachenal, directeur de l’Opéra Orchestre Normandie Rouen, « Toutes ces découvertes artistiques, ces émotions partagées, ces rencontres entre artistes et citoyens, c’est ce que permet cet orchestre aux mille visages. Nous l’avons vraiment imaginé pour coller aux réalités de la Normandie, notre territoire, pour partir à la rencontre des habitants. Et nous savons pouvoir compter sur des centaines de partenaires et d’élus, dans chaque département normand, pour construire ensemble ce voyage musical. Cette formation, petit ou grand format, c’est notre façon de dire que tout le monde a droit à l’émotion de la musique, où qu’il vive ».
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Fidèle à ses valeurs d’accessibilité, l’Opéra de Rouen Normandie donne chaque année des concerts dans plus de 15 EHPAD Normands, au CHU de Rouen et au CHR du Rouvray.
Nous avons ainsi le grand plaisir d’apporter la musique aux personnes âgées qui ne peuvent plus se rendre en salle. Ce moment passé en présence des musiciens leur permet de s’évader et de partager un moment convivial.
Les rendez-vous réguliers dans les Centres Hospitaliers de la métropole Rouennaise nous permettent d’animer les couloirs de nombreux services médicaux comme la cardiologie ou la pédiatrie, et d’ainsi égayer les journées des patients et des soignants.
Nous tenons à remercier les structures qui nous accueillent toujours très chaleureusement.
« Le fait d’être un acteur culturel majeur sur le territoire, une « grande maison » comme certains l’appellent, nous commande une responsabilité particulière : celle de construire une relation singulière et sincère avec chaque territoire, de considérer chaque interlocuteur avec qui nous partageons cet espace. »
L’Opéra de Rouen Normandie entretient un dialogue riche et complexe avec le territoire normand, en tissant des liens étroits avec les habitants de toutes les communes et en valorisant la diversité culturelle de la région Normandie.
L’identité normande, à la fois plurielle et fédératrice, constitue un socle commun qui permet à l’Opéra de Rouen Normandie de créer des ponts entre les différentes cultures et de renforcer le sentiment d’appartenance à un territoire.
En multipliant les partenariats et en investissant les lieux de vie du quotidien, l’Opéra de Rouen Normandie souhaite ancrer davantage l’opéra dans le paysage culturel normand et rendre cette forme d’art accessible à tous.
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