C’est lui la vedette du spectacle ! Le chat philosophe, tout droit sorti de la BD de Joann Sfar, se raconte en musique sur une création pour orchestre de Marc-Olivier Dupin.
Il a de longues oreilles, la langue bien pendue et un esprit critique affûté. Le chat du Rabbin est le héros de la célèbre série de bande dessinée de Joann Sfar qui fête, cette année, ses vingt ans de succès. De la religion de son maître jusqu’aux comportements des Hommes, le malicieux félin remet tout en question, sauf l’amour de la belle Zlabya ! C’est cette fable savoureuse que Marc-Olivier Dupin traduit en musique avec délicatesse et humour. Les deux artistes renouvellent ainsi l’aventure initiée à l’Opéra de Rouen Normandie, autour du Petit Prince. Retrouvez-les donc, entre traits de crayons et notes de musique.
Dans sa nouvelle création, le chorégraphe Alban Richard
s’inspire de trois œuvres de musique minimaliste pour
explorer les questions de pouvoir entre musique et danse .
Créer de « gigantesques et dansantes machines humaines » : ces mots de Louis Andriessen à propos de sa partition Hoketus ont servi de mantra à Alban Richard pendant toute la genèse de 3 Works for 12. Dans sa nouvelle création, il s’empare de cette pièce de musique minimaliste et de deux autres de la même veine et de la même époque (1975-1976) : Fullness Of Wind de Brian Eno et Pulsers de David Tudor. S’il les a choisies, c’est parce que chacune questionne le minimalisme, la relation au rythme et à la pulsation, mais aussi le rapport au pouvoir entre danse et musique. Ainsi a-t-il conçu un spectacle qui pose la danse de façon brute, sans scénographie, permettant à ses douze interprètes de déployer « un éventail des rapports de pouvoir entre danse et musique sous une multiplicité de possibles : association, partenariat, colonisation, autorité… ».
La compagnie de création lyrique et musicale Miroirs Étendus transforme l’Orphée et Eurydice de Gluck en un opéra immersif pour six chanteurs et huit musiciens sonorisés.
Si les grands mythes sont des matériaux à transformer, on ne s’étonnera pas que celui d’Orphée et Eurydice soit de nouveau revisité. Miroirs Étendus fait subir à l’opéra de Gluck un traitement de choc dans cette version sonorisée qui repousse au maximum l’entrée d’Eurydice et fait d’Orphée une mezzo-soprano. Pour Othman Louati, « c’est Gluck lui-même qui nous montre le chemin de la mue », lui qui a écrit pas moins de trois versions de son opéra. Suivant le canevas dramaturgique de son aîné, le compositeur contemporain y a ajouté des préludes, interludes et postludes pour « donner l’espace nécessaire au travail plastique de la mise en scène de Thomas Bouvet et enrichir cet imaginaire orphique pour lequel Gluck avait investi toute la modernité de son écriture. » Une proposition inédite qui souligne la solitude d’Orphée et le met en scène dans sa douleur et son désarroi, son désir, son espoir et son combat.
La nouvelle création de la chorégraphe Emmanuelle Vo-Dinh explore notre relation aux images dans un spectacle poétique et troublant.
Il est des expressions devenues si usuelles qu’on en oublie de s’interroger sur leur étymologie. À quoi se réfère donc « cocagne », qui a donné son nom à une vie et à un pays, pour en signifier l’abondance et les plaisirs ? Ce mot d’origine provençale, la chorégraphe Emmanuelle Vo-Dinh s’en empare pour sa nouvelle création où elle évoque une terre fantasmée et partant, le processus de fabrication des images : « la question de la représentation constitue le propos central de Cocagne et puise sa matière dans les grandes questions qui ont été soulevées, tant d’un point de vue de l’histoire de l’art que de l’Histoire elle-même ». Nourrissant ses neuf interprètes de sources iconographiques marquantes, la directrice du Centre chorégraphique national du Havre imagine une chorégraphie aussi émouvante que fascinante.