La nuit est poétique et subtile avec les quatuors de Claude Debussy et Henri Dutilleux, deux grands maîtres des sensations.
Ils n’ont, chacun, écrit qu’un seul quatuor mais leurs pièces sont devenues des chefs-d’œuvre du répertoire pour musique de chambre. Avec Ainsi la nuit, Dutilleux se joue de l’immobilité et du mouvement, nous enveloppant dans des états impressionnistes où le temps est élastique. La nuit douce invite à la métamorphose. À sa création, le quatuor est bissé, évènement rarissime pour la musique du XXe siècle. Une œuvre sensuelle à la lumière chatoyante.
Vous reprendrez bien un peu de Fantaisie ? De Purcell à Britten, elle se transmet et irrigue des pièces qui donnent à la musique anglaise tout son caractère.
Il est question de filiation et d’admiration dans ce programme. En 1680, Purcell nous livre, avec ses Fantaisies, toute la beauté qu’il décèle dans l’héritage musical de l’époque élisabéthaine. Quelle transparence et quelle liberté dans ces compositions ! À l’écouter, Britten ne peut être qu’admiratif. Purcell devient son maître absolu, le terreau de sa propre créativité. Le Quatuor fantaisie pour hautbois et cordes qu’il compose à dix-neuf ans annonce déjà son goût pour le répertoire de son aîné. C’est aussi pour rendre hommage à Purcell qu’il écrit son deuxième Quatuor pour cordes en 1945. Suivre le fil qui relie des compositeurs par-delà les époques est toujours un moment émouvant…
Ce concert-lecture brosse le portrait du couple Schumann
à travers leur musique, mais aussi leur correspondance avec leur ami Johannes Brahms.
À eux deux, ils constituent un duo d’exception: Robert Schumann et son épouse Clara Wieck sont tous deux virtuoses du piano et compositeurs, même si, conventions du XIXe siècle obligent, la musicienne doit mettre ses ambitions créatrices sous le boisseau. Lorsqu’un certain Johannes Brahms vient présenter ses œuvres à son aîné et le bluffe par ses talents, le duo devient trio. À la mort de Robert Schumann, Clara ne cessera de défendre l’œuvre de son
époux tandis que Johannes, ébloui, ne cessera d’entretenir une correspondance avec elle.
La musique de Schumann et de Brahms, d’un lyrisme fervent, exprime les tourments et les joies du cœur tandis que les Romances de Clara traduisent sa tendresse. Avec en écho des extraits de leurs lettres et journaux intimes, c’est l’intimité de trois grands musiciens qui se dessine, pour une exquise plongée dans le romantisme allemand.