L’Orchestre de l’Opéra de Rouen vous ouvre les portes d’un oasis mozartien. Airs mémorables au programme.
Avec Mozart, on parle toujours de haute voltige. Mais toujours accessible ! Ce concert en est la preuve et nous fait entrer dans le jardin secret du génial compositeur, comme si l’on partageait avec lui une pause amicale. Laissez-vous porter par ces airs aussi magnifiques qu’intimes qui traduisent à merveille les émotions humaines. D’Idomeneo aux Noces de Figaro, en passant par Don Giovanni, Mozart nous murmure à l’oreille ses mélodies les plus tendres. Les musiciens de l’Orchestre relaient cette complicité en partageant sa Symphonie 34, puissante et aérienne à la fois, et le galant et primesautier Divertimento K136. Un bain de jouvence et d’éclats vous attend dans ce petit eden musical.
Pour son premier concert de la saison, Ben Glassberg, directeur musical de l’Orchestre de l’Opéra, convoque l’univers féerique du ballet russe légendaire Petrouchka.
Carnaval, poupées magiques et montreur d’ours : bienvenue dans l’univers de Petrouchka, la célèbre partition d’Igor Stravinsky, qui fait entrer la musique dans la modernité. Créée en 1911 au Théâtre du Châtelet, sous forme de ballet interprété par Nijinski, elle est l’œuvre d’un compositeur de vingt-neuf ans qui détonne par sa variété de rythmes, ses brusques contrastes, ses couleurs fortes et ses emprunts aux folklores populaires. La version remaniée de 1947, pensée pour le concert plutôt que pour le ballet, est ici dirigée par Ben Glassberg. Cet adieu au romantisme est presque contemporain du Concerto pour violon d’Erich Wolfgang Korngold, créé la même année par Jascha Heifetz. Le compositeur viennois, exilé aux États-Unis pour fuir le nazisme, a puisé cette partition post-romantique dans les thématiques des musiques de films qu’il composait pour Hollywood.
Une musique de ballet de Gluck si saisissante qu’à sa création, les spectateurs viennois furent remplis d’épouvante !
Mozart n’est pas le seul à avoir mis en musique le célèbre libertin. Vingt-six ans avant, Gluck a aussi composé un Don Juan, non pas un opéra mais un ballet-pantomime en trois actes. Si la partition originale est perdue, son contenu musical a traversé les temps et annonce la réforme que Gluck fera souffler sur l’opéra. Les derniers numéros de cette œuvre font entendre tonnerre et éclairs ; Don Juan englouti, c’est l’angoisse qui gagne, pas de happy end : frissons garantis… ! Gluck rompt ici délibérément avec le ballet aimable et fait naître le fameux style musical « Sturm und Drang » (tempête et passion). Le chef d’orchestre Alessandro De Marchi, directeur artistique du prestigieux Festival d’Innsbruck, dirigera du clavecin pour enflammer l’Orchestre.