Avec la complicité du pianiste prodige Benjamin Grosvenor,
Ben Glassberg interprète deux grands classiques de la musique russe dont L’Oiseau de feu de Stravinsky.
La valeur n’attend pas le nombre des années, comme le prouvent Ben Glassberg, l’impressionnant directeur musical de l’Opéra de Rouen Normandie, et le pianiste Benjamin Grosvenor, révélé à onze ans en remportant la finale 2004 du Concours de piano de la BBC pour les jeunes musiciens. Les deux talentueux artistes se lancent dans le plus populaire des cinq concertos pour piano de Prokofiev : le Concerto n˚ 3, une partition créée en 1821, à l’écriture pianistique virtuose. Autre classique du XXe siècle dont le lyrisme se conjugue à une grande énergie rythmique, L’Oiseau de feu de Stravinsky affirme l’inventivité et la modernité du compositeur qui en fera trois suites de concert. C’est la deuxième, écrite neuf ans après le triomphe de la partition originelle pour les Ballets russes, qu’interprétera l’Orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie.
Deux chefs-d’œuvre du romantisme couronnent ce concert sous les doigts virtuoses de David Kadouch et la baguette du chef Pierre Bleuse.
Les compositeurs ne sont pas insensibles à l’Histoire. Beethoven par exemple, a d’abord grandement admiré Bonaparte avant de blâmer son esprit de conquête, au point d’effacer rageusement la dédicace qu’il lui destinait sur la partition de sa Symphonie « Héroïque ». C’est dire si le sous-titre d’« Empereur » attaché au Concerto pour piano n°5 ne s’adresse pas à Napoléon, mais témoigne uniquement de la grandeur de cette œuvre devenue célébrissime. Mendelssohn, lui, est sensible au Tricentenaire de la Confession d’Augsbourg lorsqu’il compose en 1830 sa symphonie dite « Réformation ». Le musicien juif converti y met toute sa foi luthérienne, rendant hommage et à la liturgie protestante et aux maîtres du baroque comme Bach et Palestrina. L’ouverture si merveilleusement impressionniste des Hébrides ne laisse pas d’émouvoir au gré de vagues ondoyantes et d’un crescendo spectaculaire.