Fidèle à ses valeurs d’accessibilité, l’Opéra de Rouen Normandie donne chaque année des concerts dans plus de 15 EHPAD Normands, au CHU de Rouen et au CHR du Rouvray.
Nous avons ainsi le grand plaisir d’apporter la musique aux personnes âgées qui ne peuvent plus se rendre en salle. Ce moment passé en présence des musiciens leur permet de s’évader et de partager un moment convivial.
Les rendez-vous réguliers dans les Centres Hospitaliers de la métropole Rouennaise nous permettent d’animer les couloirs de nombreux services médicaux comme la cardiologie ou la pédiatrie, et d’ainsi égayer les journées des patients et des soignants.
Nous tenons à remercier les structures qui nous accueillent toujours très chaleureusement.
Loïc Lachenal présente Tristan et Isolde, l’opéra de l’amour absolu, dans une mise en scène faisant voyager le spectateur au cœur des émotions les plus fortes de notre humanité.
Véritable introspection de la nature humaine, Tristan et Isolde repose sur des performances vocales hors normes et représente une expérience émotionnelle intense.
Son metteur en scène et réalisateur Philippe Grandrieux vous partage sa démarche créative, son analyse de l’œuvre et l’interprétation intimiste qu’il a voulu en faire.
Ce moment est l’occasion idéale pour s’approprier la mise en scène, ses subtilités et sa force, afin de vivre votre soirée en pleine osmose avec cette création originale.
Six questions à Pierre Bleuse, directeur musical d’Aïda
Quelle a été votre rencontre avec l’œuvre ?
Diriger Aïda n’a jamais été une évidence. Ma rencontre avec l’œuvre s’est faite en plusieurs étapes. J’ai découvert progressivement les subtilités et le raffinement de la partition qui se cachent derrière une première impression de grandeur. En creusant, j’ai découvert chez Verdi une grande sensibilité.
Aïda est un opéra souvent jugé monumental. Comment dépasser la caricature de l’opéra à grand spectacle ?
On a souvent tendance à décrire Aïda comme un opéra triomphal. Cette description est pour moi trop réductrice. La finesse et sensibilité de la partition se font entendre dès le début avec le prélude. Alors qu’il est traditionnellement convenu de faire apparaître l’ensemble des thèmes musicaux dans l’ouverture d’un opéra, Verdi opte ici pour une intériorité rare en ne présentant que deux thèmes : celui d’Aïda et celui des prêtres.
L’opposition de l’intime et de la sphère publique est donc au cœur de la partition. Comment concilier les deux ?
Les deux thèmes sont intrinsèquement liés. Nous avons besoin du débat politique et des rapports belliqueux entre les deux peuples pour faire exister en profondeur le thème de l’amour. Les grandes scènes chorales d’Aïda permettent à Verdi de faire naître des scènes plus intimistes et d’explorer un thème qui lui est cher : la pureté de l’amour.
L’esthétique orientaliste d’Aïda peut-elle faire débat aujourd’hui ?
Aujourd’hui, la forme même de l’opéra peut faire débat : pourquoi privilégier une forme du passé à la création ? On se retrouve à traiter des sujets qui peuvent paraître en décalage avec nos sociétés mais, au contraire, c’est toujours intéressant de faire se confronter notre patrimoine culturel et la création. Je ne peux les dissocier de ma vie de musicien.
Votre connaissance du répertoire contemporain vous permet-elle d’appréhender autrement la musique de Verdi et particulièrement d’Aïda ?
Ma connaissance du répertoire contemporain me permet d’appréhender chaque partition avec un regard toujours frais. J’essaye de construire une relation avec chaque compositeur, même s’il n’est pas présent, afin de dégager avec le plus d’honnêteté possible ce qui me paraît important dans la partition.
« En réalité, toute la beauté de l’opéra réside dans son intimité. »
Comment décririez-vous le personnage d’Aïda ?
Aïda se définit tout d’abord par un immense courage et une grande intégrité qui sont sa force. Cette femme, isolée et déracinée, doit combattre ses propres démons et choisir entre l’amour de sa famille, de sa patrie et cet amour qui grandit pour Radamès. L’image que j’ai du personnage n’appartient pas forcément au passé mais est bien ancrée dans le monde d’aujourd’hui.
Propos recueillis par Solène Souriau
Avez-vous déjà eu envie de découvrir les coulisses de l’Opéra, ce lieu de tous les possibles ?
Si la réponse est oui, rejoignez le Club Seine Opéra en devenant mécène !
En plus d’une réduction fiscale de 66% du montant de votre don et en fonction de celui-ci, partagez des moments privilégiés :
– l’immersion au sein de l’Orchestre lors d’une répétition ;
– assister à un spectacle depuis les coulisses ;
– la découverte de la prochaine saison en avant-première ainsi que le traitement prioritaire de votre abonnement.
Faites partie de la maison et participez à la réussite de l’Opéra de Rouen Normandie.
Parce qu’une image vaut mieux que mille mots, nous vous partageons un témoignage de quelques-uns de nos mécènes particuliers.
JE SOUTIENS L’OPÉRA DE ROUEN NORMANDIE
INTERROGEZ VOS FORCES – Nouvelle saison 24-25
Loïc Lachenal et toute l’équipe de l’Opéra de Rouen Normandie sont heureux de vous présenter la nouvelle saison 2024-2025 : interrogez vos forces.
Ouverture des abonnements :
– dès le mardi 21 mai 12h sur operaderouen.fr, par mail ou par courrier,
– dès le samedi 25 mai 10h au guichet du Théâtre des Arts.
Ouverture des ventes à l’unité :
– dès le mardi 18 juin à 13h sur operaderouen.fr et au guichet du Théâtre des Arts.
L’Opéra se découvre en famille.
Samedi 4 et dimanche 5 mai 2024, l’Opéra de Rouen Normandie ouvre ses portes à l’occasion de l’événement national « Tous à l’Opéra ! ». Spectacles pour les tout-petits, visites du Théâtre des Arts, ateliers de découverte sont les ingrédients de ces deux journées pensées pour tous les publics.
PROGRAMME
SAMEDI 4 MAI
DE 14H À 18H
VISITE DU THÉÂTRE DES ARTS
En famille ou entre amis, venez découvrir les coulisses et les recoins secrets de l’Opéra. Au programme : découverte de l’histoire du Théâtre des Arts, de sa salle, sa scène et de ses dessous… Bien des surprises vous attendent au fil de ce parcours commenté !
JE RÉSERVE
VISITE ET ATELIER LUMIÈRE
Cette visite / atelier, conçue à hauteur d’enfants, vous permettra d’en savoir plus sur l’histoire et le fonctionnement de l’Opéra de Rouen Normandie. Elle inclut un temps d’échange et de pratique avec notre équipe technique à la découverte des métiers de la lumière.
JE RÉSERVE
Entrée libre (réservation conseillée).
SAMEDI 4 ET DIMANCHE 5 MAI
9H30, 10H30 et 11H30 : MUSIQUE ET DOUDOU
Tétine en bouche et doudou en mains, vos petits vont adorer ces concerts qui les initient à la musique classique, dans la douceur et la bonne humeur ! Les lumières sont tamisées et les tapis déployés au sol. Ici, tout est fait pour que les bouts de choux de 0 à 4 ans puissent bouger, dessiner, gazouiller, se lover dans les bras de leurs parents, faire des commentaires à haute voix et même toucher les instruments ! Entre comptines, chants traditionnels et répertoire classique, les musiciens s’adaptent aux tout-petits et les emmènent à l’aventure vers de nouvelles sensations musicales.
Durée 20 minutes, tarif 5 euros. En savoir plus.
Pour plus d’informations, vous pouvez contacter :
M. Erwan Vrinat, responsable du développement culturel : erwanvrinat@operaderouen.fr
Tous à l’Opéra ! est une initiative de la Réunion des Opéras de France, labellisée Olympiade Culturelle et soutenue par le Ministère de la Culture, France Télévision et France Culture.
Six questions à Ben Glassberg, directeur musical de l’opéra Don Giovanni donné en version de concert.
Vous retrouvez, ici, votre répertoire fétiche. Que représente Don Giovanni de Mozart pour vous ?
Un plaisir immense ! Cette partition est intense, complexe et d’une dramaturgie incroyable. Tout y est ! La passion, l’humour, la terreur, le cynisme, la tendresse… Le rôle-titre est un personnage absolument affreux, assoiffé de conquête et immoral, et pourtant c’est un opéra que l’on aime, tant l’humanité des autres personnages nous touche et la musique est parfaite.
Qu’est-ce que la version de concert permet d’explorer ?
Le théâtre et le travail avec les metteurs en scène m’inspirent énormément mais dans cette œuvre, c’est l’orchestre qui joue toute la dramaturgie et assure le parcours narratif. La partition est si bien écrite que l’on suit l’intrigue et les émotions des personnages à travers les notes.
Comment en révéler la force ?
Par le détail de ses couleurs musicales. La partition joue sur deux axes ambivalents, un mélange de raffinement et de caractère plus animal. Je voudrais travailler cette élégance, cette part plus brute et instinctive.
C’est un plaisir supplémentaire que de retrouver Huw Montague Rendall, ici dans le rôle-titre. Qu’aimez-vous de sa voix ?
J’aime la noblesse de sa voix et sa flexibilité dans la recherche des couleurs. Huw Montague Rendall est un chanteur qui aime prendre des risques et j’adore ça car c’est dans ces conditions que l’on peut trouver la magie. L’Orchestre le connait très bien. Nous avons mené plusieurs concerts et enregistré un disque ensemble. Nous sommes heureux de l’accompagner dans cette prise de rôle.
Des grandes voix de la nouvelle génération l’entourent également…
Tout à fait. On entendra une distribution remarquable de jeunes étoiles montantes avec notamment trois sopranos à la carrière prometteuse. Chacun des solistes trouvera sa place car chaque numéro de Don Giovanni est un chef-d’œuvre en soi. Je ne pourrai en citer un en particulier tant ils sont tous exceptionnels.
Avec quelle sensation avez-vous envie que le public ressorte de ce concert ?
Avec la sensation que la musique se suffit à elle-même. Qu’elle est pleine, puissante et qu’elle peut dérouler une histoire à laquelle on peut complètement adhérer.
Propos recueillis par Vinciane Laumonier •
Entretien avec Boris Giltburg, pianiste interprétant le Concerto pour piano n°20 de Mozart lors du concert Mendelssohn, Mozart.
Vous êtes un grand interprète de Beethoven et de Rachmaninov. En quoi Mozart vous parle-t-il ?
Je me sens surtout proche de ses œuvres vocales ; les opéras, le Requiem, la Messe en ut mineur. La beauté de sa musique est inhérente à sa compréhension profonde du caractère humain et des émotions qu’il sait parfaitement capturer dans les notes. Cela rend l’expérience d’écoute extrêmement puissante ! Jusqu’à présent, je ne l’ai pas joué autant que je l’aurais souhaité, c’est pourquoi chaque occasion d’approcher sa musique et son génie m’est précieuse et passionnante.
Peut-on dire de ce Concerto n°20 qu’il a une tonalité romantique ?
Son attrait émotionnel est immédiat.
Dès la première note, on ressent le trouble intérieur, la douleur mais aussi la poésie et le lyrisme, parfaitement équilibrés.
Et quelle abondance de thèmes chantants ! L’écriture pianistique est superbe, en grande partie virtuose, très physique, mais toujours au service de la musique et des émotions qui y sont imprégnées.
Comment le piano est-il entré dans votre vie ?
Ma mère, ma grand-mère et mon arrière-grand-mère sont et étaient pianistes et professeures de piano, nous avons toujours eu un piano à la maison. À cinq ans, j’étais convaincu que ce piano était là pour que j’en joue. J’ai demandé à ma mère de m’apprendre mais elle était contre cette idée car elle pensait que nous avions trop de pianistes dans la famille ! Comme j’étais têtu, elle a finalement cédé et m’a donné mes premières leçons.
Que ressentez-vous lorsque vous êtes au clavier ?
Je me sens très chanceux d’avoir ce lien si particulier avec le piano car je trouve que c’est l’instrument le plus polyvalent après l’orchestre. Il nous permet d’avoir accès à un répertoire presque infini. Être au piano, c’est pour moi un sentiment de sécurité et d’excitation. C’est l’un de mes endroits préférés au monde.
Vous construisez une relation forte avec le public en dehors des concerts,
à travers votre blog et vos vidéos. Pourquoi est-ce important pour vous ?
Partager la musique est l’une de mes plus grandes joies en tant que musicien. Tout ce que je fais perdrait une grande partie de sa valeur sans public. Se connecter avec un public en ligne n’est qu’une extension du partage de musique dans une salle de concert. Bien sûr, rien, jamais, n’égale l’expérience du live, mais si je peux, en plus de cela, partager autant de musique en ligne que possible ou écrire sur les œuvres que j’aime dans l’espoir de donner au public un aperçu du contexte de leur création, de leur structure et de leur univers, je trouve cela extrêmement enrichissant.
Propos recueillis par Vinciane Laumonier •
Bande-annonce de l’opéra Tancrède de Gioachino Rossini, donné du 12 au 16 mars 2024 au Théâtre des Arts.