Dans un contexte où les coûts de l’Opéra sont scrutés, décortiqués, épluchés, pour être inlassablement rationalisés, il nous faut marteler sa raison d’être, revenir au coeur d’action de l’Opéra, à sa façon de se mettre au service des arts, des citoyens et du territoire. Et lorsque l’on se penche sur la réalité du fonctionnement de notre maison, un trait de caractère se dessine : une inventivité sans relâche, pour offrir incessamment un service public ambitieux et pour tous.

Les formules d’abonnements de la nouvelle saison 23-24 sont disponibles ! Retrouvez ici toutes les dates à ne pas manquer.

Abonnements, Trios et adhésions

– Sur notre billetterie en ligne, par courrier ou par mail dès le mardi 20 juin à 12h ;
– Au guichet du Théâtre des Arts à partir du samedi 24 juin à 10h .

Places à l’unité

– Uniquement sur notre billetterie en ligne à partir du samedi 1er juillet à 14h ;
– Au guichet du Théâtre des Arts à partir du mardi 5 septembre.

Guichet du Théâtre des Arts
Théâtre des Arts, côté rue Jeanne d’Arc`

Courrier
Opéra de Rouen Normandie
7, rue du Docteur Rambert – 76000 Rouen
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Téléphone
02 35 98 74 78 
(sauf abonnements, trios, adhésions)

Mail
billetterie@operaderouen.fr

Entretien avec Éric Ruf, Metteur en scène de Roméo et Juliette

 Qu’a provoqué en vous la partition de Gounod ?

Un questionnement, d’abord, car la pièce que j’avais mise en scène à la Comédie-Française s’appuyait sur des chansons populaires italiennes, dans une ambiance de karaoké d’entre-deux guerres. Je me demandais si cet esprit se retrouverait dans l’opéra. La musique de Gounod, très belle, renferme des airs qui fonctionnent comme des tubes. Il y a quelque chose qui s’est retranscrit de façon assez souple entre les deux.

Vous vous éloignez de la lecture romantique que l’on a généralement de cette histoire…

En effet, la dureté et l’urgence qui habitent Roméo et Juliette balaient tout romantisme.

En trois jours seulement, ils se rencontrent, couchent ensemble et meurent. Plus qu’une passion, c’est une brûlure, un sentiment inconscient d’urgence à vivre. J’ai toujours été fasciné par ces hommes qui, se sachant atteints d’une maladie incurable, décident de partir faire le voyage de leur vie ou de s’acheter la moto rutilante dont ils ont toujours rêvé. Face à la mort, il n’y a pas de choix mais l’impossibilité de faire autre chose que d’aller à l’essentiel. 

Chez Shakespeare, Juliette a le rôle le plus important. Comment la voyez-vous ? 

C’est celle qui risque tout, qui fait preuve de courage, qui s’engage. L’œuvre aurait dû s’intituler Juliette et Roméo. Lui n’est pas la figure héroïque du chef de bande que l’on fantasme. Il est un gamin indécis qui déclenche une guerre.

 Vous avez repris la scénographie de la Comédie-Française. Passer du théâtre au lyrique, est-ce basculer dans un autre monde ? 

Les enjeux sont les mêmes mais l’opéra, par le biais de la musique, apporte une capacité d’émotion plus forte et des effectifs imposants. C’était incroyable de travailler avec un choeur de cinquante personnes alors que je ne disposais que de cinq Capulets et trois Montaigus au théâtre ! Cela a permis de figurer un véritable combat de rue où Romeo se retrouve, au final, seul face au groupe, ce qui est visuellement fort. Le théâtre est dans la subtilité, la maitrise du temps et de la dynamique. L’opéra a cette puissance inhérente.

 Qu’est-ce qui vous a guidé vers ces décors d’une Italie du sud décrépie et saturée de blanc ?

Je voulais une scénographie minérale où la réverbération est totale et la lumière comme un couteau. J’avais en tête ces villes du sud de la Sicile ou du Maroc où les cimetières sont faits comme des salons de maison. Ainsi la ville elle-même est une tombe. Les tueries s’alimentent de ce soleil insupportable. La canicule, la déshérence et la colère sociale rendent l’explosion imminente. 

La distribution à Rouen est sensationnelle avec entre autres Amitai Pati, Olga Kulchynska et Bruno de Sá. Comment voyez-vous le voyage de votre mise en scène dans ces voix ?

Je suis impressionné de voir qu’à chaque représentation, cela fonctionne ! C’est d’ailleurs Pene Pati, le frère d’Amitai, qui a remplacé au pied levé Jean-François Borras, malade du covid, pour notre première à l’Opéra Comique en décembre 2021. Le spectacle vivant est une chose qui s’invente.

Propos recueillis par Vinciane Laumonier •

 Le saviez-vous ?

La célèbre ariette « Je veux vivre » a été ajoutée tardivement, composée par Gounod pendant les répétitions. C’est la créatrice du rôle de Juliette, Caroline Miolan-Carvalho qui a exigé cette valse. 

Pour ressentir pleinement les vibrations d’un opéra, d’un concert ou d’un spectacle de danse, l’Opéra de Rouen Normandie, fidèle à ses valeurs d’ouverture et d’accessibilité, met à disposition des gilets vibrants pour certains spectacles de sa saison. Retour en images sur le dispositif.

Entretien avec Thierry De Mey, Réalisateur des films du concert Danser Ravel et Debussy

 Qu’est-ce qui vous passionne chez Ravel et Debussy ?

Ils sont connus comme des maîtres de l’orchestration mais sont aussi des maîtres du mouvement. Ils ont initié un lien fascinant entre danse et musique, ce qui est fabuleux pour moi qui ai toujours baigné dans ces deux univers. Avec La Mer en 1905, Debussy opère une révolution musicale incroyable qui marque un moment crucial au départ de la musique contemporaine. Quant à Ravel, il propose le modèle orchestral le plus abouti au monde !

Comment s’est déroulée la réalisation de vos films chorégraphiés ?

Ma Mère l’Oye remonte à près de vingt ans, suite à une commande de l’Opéra de Rouen Normandie. J’ai demandé à de jeunes interprètes, devenus aujourd’hui de grands noms de la danse contemporaine, de venir danser dans la forêt, au contact des personnages des contes puis dans une expression plus personnelle. La deuxième vidéo a été tournée sur le site de l’ex mer d’Aral en 2009 avec L’Après-midi d’un faune d’Anne Teresa De Keersmaeker. Capter l’immensité de cette mer disparue était une expérience incroyable. 

Et La Valse avec Thomas Hauert ? 

Elle m’a permis de suivre les improvisations d’un groupe depuis la plus haute tour de Bruxelles jusqu’à un tourbillon frénétique. Le film La Mer, contraint par le confinement de 2021, est tourné sans danseur. Dans l’enchainement des vidéos, ces vagues viennent symboliquement ourler les rives asséchées de la mer d’Aral avec une poétique qui parlera au public d’aujourd’hui. 

La Valse – Thierry De Mey

Vous êtes aux commandes du flux des vidéos projetées en triptyque au-dessus de l’orchestre. Expliquez-nous…

En effet, l’image suit l’interprétation musicale et pas l’inverse. Je dis au maestro : « Faites de la musique ! » et, dans la cabine technique, nous accélérons, ralentissons les films et lançons les points de montage en direct. Ce processus est né d’une expérience malheureuse à l’Opéra de Bruxelles où le chef peinait à suivre le crescendo final d’un ciné-concert sur Prokofiev. Mission impossible résolue aujourd’hui avec ce procédé technique où le temps du cinéma s’adapte à la musique !

De fait, tout est en mouvement dans ce concert : les danseurs, les musiciens et vous-même !

Exactement ! C’est cet aspect kinétique de la musique qui m’intéresse. Tout interprète musical est un danseur. La musique n’est pas seulement des notes, elle est aussi mouvements. Dans ma pièce Light Music, je mets en scène un chef silencieux qui, du simple geste de ses mains, déclenche des séquences musicales. On voit alors la musique. Notre sens de perception du mouvement est en plein activité lorsque l’on écoute de la musique. Des études montrent même que notre cerveau active davantage de cellules pour percevoir le mouvement que pour l’odorat. Avec leurs fabuleuses orchestrations, Debussy et Ravel pensent la musique en mouvement et c’est ce que je souhaite faire voir et ressentir !

La Mer – Thierry De Mey

Propos recueillis par Vinciane Laumonier•

 Le saviez-vous ?

« Ravel, c’est un chef-d’œuvre, mais ce n’est pas un ballet. C’est la peinture d’un ballet ». Ces mots prononcés lors d’une audition privée de La Valse de Ravel par Serge de Diaghilev, le fameux impresario des Ballets russes, marqueront le début d’une brouille définitive entre les deux hommes. Cinq ans plus tard, lors d’une nouvelle rencontre entre les deux hommes, Ravel refusera de serrer la main à Diaghilev. Ce dernier songea alors à le provoquer en duel, avant de se raviser.

Entretien avec Daniele Menghini, Metteur en scène de Cendrillon ou le Grand Hôtel des songes

 Quelles sont les richesses de cet opéra pour vous ? C’est une boîte à musique électrisante, un petit carrousel de perfection. Vous montez dedans et vous ne voulez plus en descendre ! Ce qui me frappe toujours, c’est la liberté avec laquelle Rossini et son librettiste Ferretti traitent le conte de Perrault, abandonnant les citrouilles et chaussures en cristal pour laisser la musique s’emparer de la magie. Il y a aussi beaucoup d’ironie dans la partition qui fait entendre, de manière hilarante, le caractère des personnages. Écoutez le pépiement hystérique des demi-soeurs ou le grognement infantile de Don Magnifico ! La musique, subtile, décrit les sentiments des personnages mais aussi leur démarche, leur attitude. Bref, c’est un tourbillon de plaisir inarrêtable. 

Pourquoi avoir choisi le cadre d’un hôtel pour raconter cette histoire ? 

Cendrillon, c’est l’histoire d’une rédemption par la rencontre. Le prince ne fait pas attention au tablier sale de la jeune fille et à ses humbles origines. Il reconnait en elle son propre désir de liberté et de bonheur, c’est cette rencontre qui va donner à Cendrillon la force de changer son destin. Quel meilleur endroit qu’un hôtel pour donner vie à une rencontre inattendue ? 

Je me suis demandé ce qu’il se passerait si Don Magnifico, après avoir dilapidé l’héritage de Cendrillon pour satisfaire les caprices de ses filles, était obligé de transformer son palais en Grand Hôtel. Notre spectacle est un voyage qui accompagne Cendrillon à la conquête du bonheur, à bord d’un ascenseur magique, des cuisines souterraines aux cheminées du toit, pour s’évader vers les nuages et les rêves. 

Crédits photo : Alessia Santambrogio

Qu’est-ce qui vous stimule dans ce projet participatif et pédagogique ? Un public d’enfants de dix ans chantant Rossini à haute voix est une révolution ! L’oeuvre abandonne son caractère exclusif et élitiste pour devenir une matière palpitante qui rassemble une communauté. Pas de tapis rouge ni de noeud papillon, seulement l’énergie anarchique d’enfants qui ne sont pas là pour juger de la qualité d’un ténor mais s’ouvrir à la surprise et vivre une expérience. 

Le chant vous semble-t-il être la meilleure porte d’entrée dans le lyrique pour les enfants ? Pour apprécier le théâtre, les enfants doivent en faire partie. La passivité, à cet âge, est stérile. Pour faire entrer un enfant dans la magie du travail, il faut en faire un protagoniste qui doit se retrouver au centre de l’action. Le faire par le chant est certainement une stratégie gagnante. Les enfants mémorisent certains passages de l’opéra et arrivent au théâtre avec l’envie de chanter tous ensemble, à tue-tête, de participer à l’action animée par les chanteurs et comédiens. Lorsque, avec Alidoro, tous les enfants chantent « Le vieux registre », demandant à Don Magnifico d’envoyer Cendrillon au bal, tous sont unis par la magie mystérieuse, et en même temps troublante, qui caractérise encore l’essence du théâtre. 

Comment avez-vous adapté l’oeuvre ? 

Rendre un opéra accessible à un public d’enfants, c’est d’abord travailler sa durée. Condenser près de trois heures de musique en soixante-quinze minutes est définitivement un défi. Il est nécessaire de ne pas altérer l’intrigue, de sauvegarder le développement dramaturgique de l’oeuvre originale tout en préservant sa nature et son essence. Nous avons procédé en coupant toutes les répétitions, asséchant les terminaisons et éliminant le « superflu ». Le résultat est un pur concentré dans lequel on retrouve tous les numéros musicaux iconiques de l’original, à l’exclusion des deux beaux airs de Don Magnifico qui, bien qu’étant deux petits chefs-d’oeuvre, ne sont pas fondamentaux pour l’architecture dramaturgique générale. Nous avons pensé à transformer tous les récitatifs en dialogues en prose pour rendre la compréhension de l’oeuvre plus immédiate, en les alternant astucieusement avec des numéros musicaux dans le but de rythmer le spectacle. 

• Propos recueillis par Vinciane Laumonier 

Le saviez-vous ? Gioachino Rossini est l’un des grands maîtres de l’opéra. Il est né en Italie en 1792 et passe quelques années de sa vie en France. Il est notamment connu pour avoir créé trente-neuf opéras. Il est également à l’originie de la recette du tournedos de boeuf Rossini. 

Entretien avec Benjamin Millepied, Chorégraphe de Roméo et Juliette

À quand remonte votre première rencontre de Roméo et Juliette ? Qu’est-ce qui vous a décidé à monter le ballet ?

 Je devais avoir treize ans lorsque j’ai assisté pour la première fois à une représentation de Roméo et Juliette par l’English National Ballet, non loin de Lyon. La compagnie était en tournée en France avec la chorégraphie de Kenneth MacMillan. L’adolescent que j’étais à l’époque avait été enivré par ce spectacle. Plus tard, j’ai développé une sorte de résistance à chorégraphier ce sujet extrêmement populaire, sans parler du ballet, qui était sans cesse présenté, et de sa musique très connue. En réécoutant la partition de Prokofiev il y a trois ans, je me suis rendu compte qu’elle avait un côté très cinématographique. J’ai donc décidé de tourner un court métrage concentré sur la scène du balcon en utilisant la musique de ce compositeur. Et je n’excluais pas la possibilité de faire un jour un long métrage. Cet exercice m’a donné l’envie de créer un ballet qui intègrerait la vidéo – que j’ai commencé à utiliser dans mes chorégraphies depuis 2004 – ou du moins qui utiliserait ce medium pour créer une expérience de cinéma en direct. L’idée étant d’exprimer la narration de manière plus réaliste, loin des conventions auxquelles nous sommes habitués avec le ballet classique.

Maintes fois adaptée, l’histoire des amants maudits relatée par Shakespeare est rangée dans l’inconscient collectif avec des mots-clés tels que : amour impossible, bal masqué, familles, honneur, vengeance, poison, balcon… Quel est le « twist » Millepied pour cette version ?

 Je suis intimement convaincu qu’on ne peut plus parler d’amour aujourd’hui en évoquant uniquement le sentiment qui unit un homme et une femme. Le spectacle doit transcender les genres et traiter de l’amour entre deux hommes, entre deux femmes ou entre un homme et une femme. C’est une évidence pour moi d’envisager toutes ces combinaisons. La distribution sera modifiée à chaque représentation pour refléter au mieux ce que nous voyons partout dans la société et que je constate au sein même de la compagnie. 

Crédit Photo : Josh Rose

 Concrètement, comment la vidéo occupe l’espace ?

 La première mouture de ce spectacle a été créée au Walt Disney Concert Hall à Los Angeles, conçu par l’architecte Frank Gehry. Les espaces extérieurs et la salle de spectacle constituaient un magnifique décor de cinéma. Il suffisait aux danseurs de quitter le plateau, lieu conventionnel où nous avons coutume de les voir, pour investir l’ensemble du théâtre et laisser l’action se dérouler un peu partout. La caméra les suit de près et filme une certaine intimité que le spectateur n’a pas l’habitude de voir. Installé dans son fauteuil, il assiste à des moments rares et même secrets auxquels la caméra lui donne accès. On oscille entre une expérience conventionnelle de théâtre et un rapport intime quasi inédit aux danseurs. La narration est forcément différente.

Propos recueillis par Oscar Héliani•

 « Faire aujourd’hui un ballet avec une espèce de pantomime dans le style du xixe siècle ne fonctionne pas. Lorsque, par exemple, deux personnages se battent, le rendu sur un plateau peut paraître ridicule. Mais si l’on va dans les coulisses avec une caméra et que les danseurs sont entraînés à combattre comme on le fait au cinéma, alors la scène devient réaliste et par conséquent beaucoup plus touchante. Le film apporte de la modernité et de l’émotion. » 

 Benjamin Millepied, La Terrasse, 2021

Entretien Jean-Philippe Clarac et Olivier Deloeuil > le Lab, Metteurs en scène de Serse

En quoi cette œuvre a-t-elle attiré votre attention ?

Par une succession de malentendus comiques et de folles péripéties, l’intrigue amoureuse se fait de plus en plus complexe jusqu’à en devenir totalement absurde. On se querelle, on se défie, on pleure mais on se réconcilie en musique, au cours d’une grande fête finale. Serse rassemble tous les ingrédients de ce qu’on appelle aujourd’hui une Comédie Romantique ou RomCom, comme le cinéma américain et britannique savent particulièrement bien les réussir. 

Qu’est-ce que l’univers urbain du skatepark vous permet d’explorer ?

Il faut se souvenir qu’à l’époque de Haendel on se soucie peu d’exactitude historique. Pour Haendel, un bon livret d’un opéra n’est rien d’autre qu’une extraordinaire machine théâtrale, prétexte à un divertissement efficace par le déchainement des passions musicales. Avec Serse, un groupe de jeunes gens se croisent dans un espace clos, se découvrent et apprennent à s’aimer. La Cour de Serse devient pour nous un majestueux skatepark, comme on en trouve désormais dans toutes les villes modernes. Un espace unique où garçons et filles se retrouvent pour enchaîner les ride mais aussi parader, s’observer et se séduire. Un territoire du sensible où les passions s’expriment toujours à travers la métaphore d’objets roulants. Car, en skate comme en amour, tout est question de rythme et d’équilibre.

Jean-Philippe Clarac et Jakub Józef Orliński dans les ateliers de l’Opéra de Rouen Normandie en répétition de Serse (©Marion Kerno)

Qu’est-ce que la musique de Haendel provoque en vous ?

Bien qu’il se déroule sur fond de cour impériale de l’Antiquité et qu’il invoque l’honneur des puissants, Serse n’est ni un opera seria, ni un banal opéra vénitien satirique. Il renferme un mélange subtil de comédie et de langueur, un humour toujours enveloppé de tendresse, une humeur musicale constamment douce-amère qui font de cette comédie romantique en musique une œuvre proprement unique. 

Vous collaborez ici avec une jeune et très belle distribution, comment s’est déroulé le travail ?

Le processus est un peu particulier : trois skateurs semi-professionnels ont été choisis pour évoluer régulièrement au milieu des chanteurs. Mais, tous les jours, les chanteurs ont suivi des séances pour apprendre à se tenir sur les skates et envisager quelques figures. Cette rencontre entre des univers esthétiques et culturels différents est une chose que nous essayons de faire le plus souvent possible. Et ici, nous bénéficions du fait que Jakub Józef Orlińskiest non seulement un contre-ténor de premier plan international, mais aussi un vrai breakdancer ! 

Propos recueillis par Vinciane Laumonier • 2020

L’esthétique générale évoque les films de Larry Clark ou Gus Van Sant. Les costumes reprennent les codes du streetwear contemporain (sweat à capuche, pantalon baggy) mais avec un côté très couture, par des matériaux d’inspiration baroque (toile de jouy, brocarts). Leurs effets rappellent que le travestissement et l’androgynie sont au cœur de l’intrigue.

Plongez au cœur de l’univers de Serse avec cette vidéo de présentation imaginée par le duo de metteurs en scène, Clarac & Deloeuil – Le Lab. Ils se croisent, paradent, s’affrontent et apprennent à s’aimer. Ainsi vivent les jeunes protagonistes de Serse. Leurs confusions amoureuses et leurs défis de jeunesse se jouent dans une arène urbaine car, « en skate comme en amour, tout est question de rythme », affirme le duo de metteurs en scène. Préparez-vous donc à un spectacle haut en couleur et plein d’énergie qui sied à merveille à la musique de Haendel. Vive et légère, elle renferme des arias incroyables où l’on sent une grande tendresse, mais aussi l’humeur amusée du compositeur pour ces personnages. La distribution en rend tout le relief, de Jake Arditti à Mari Eriksmoen, en passant par le contreténor de premier plan Jakub Józef Orliński qui révèle, au passage, ses talents de skater !

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Accessibilité

L’Opéra accessible

L’Opéra de Rouen Normandie met tout en œuvre pour encourager et faciliter la venue des personnes en situation de handicap. Une tarification adaptée, des dispositifs d’accompagnement spécifiques et des lieux accessibles permettent une découverte de la saison dans les meilleures conditions.

Gilets vibrants
Pour ressentir pleinement les vibrations d’un opéra, d’un concert ou d’un spectacle de danse, l’Opéra de Rouen Normandie met à disposition des gilets SUBPAC pour certains spectacles sur réservation.

Séances en LSF
Deux représentations de l’opéra participatif Cendrillon ou le Grand Hôtel des songes (dont une scolaire) seront interprétées en Langue des Signes Française par l’équipe de LIESSE. Rendez-vous sur notre site internet pour découvrir la vidéo des chœurs en chansigne, disponible avant les représentations.

Boucles magnétiques
Des boucles magnétiques individuelles sont disponibles sur simple demande et permettent une amplification sonore des spectacles pour les personnes bénéficiant d’une assistance auditive avec position T.

Réservation SMS
Les personnes présentant une déficience auditive peuvent réserver leurs places et leurs gilets vibrants par SMS au 07 81 15 36 09.

Surtitrage
Un surtitrage en français est proposé pour tous les opéras.

Audiodescription
En 2022-2023, cinq représentations sont audiodécrites en partenariat avec Accès Culture (Rigoletto, Le Voyage dans la Lune, Le Songe d’une nuit d’été, Serse, Roméo et Juliette). En amont de ces rendez-vous, nous proposons une visite tactile des décors et des costumes avec l’équipe artistique. Le jour du spectacle, le programme de salle est disponible en caractères agrandis et en braille.

Prochaine audiodescription : samedi 24 septembre, 18h autour de Rigoletto

Loupes
Disponibles sur simple demande au vestiaire.

Des lieux adaptés
Le Théâtre des Arts (entrée rue du docteur Rambert) et la Chapelle Corneille sont équipés de rampes d’accès et d’ascenseurs. Des emplacements spécifiques sont réservés aux personnes à mobilité réduite et leurs accompagnateurs.

Parcours de découverte
En lien avec la programmation, ils sont proposés aux personnes présentant une déficience intellectuelle.

Votre interlocutrice privilégiée pour organiser des parcours, vous informer sur la programmation, faciliter votre venue :
Angélina Prévost
07 81 15 36 09
angelinaprevost@operaderouen.fr

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