Le Quatuor Modigliani s’associe à la figure montante du violoncelle, Victor Julien-Laferrière, pour un concert consacré à Schubert.
C’est en 2003 que quatre étudiants du Conservatoire national supérieur de Paris ont créé le Quatuor Modigliani, rapidement devenu l’un des ensembles les plus réputés de la scène internationale. Parmi son répertoire de prédilection, Franz Schubert figure en bonne place : un récent CD, ressuscitant son méconnu Octuor en fa majeur, a été salué par la critique pour sa subtile poésie.
Pour ce concert 100% schubertien, l’ensemble interprète le mélancolique Quatuor à cordes n˚13 comme la musique de scène Rosamunde ou le lied Marguerite au rouet. Le Quatuor Modigliani invite ensuite le violoncelliste Victor Julien-Laferrière, Premier prix au musical international Reine Elisabeth de Belgique en 2017, à le rejoindre pour le « Quintette à deux violoncelles », une des pages les plus sublimes de la musique classique.
Les artistes de Papiers d’Arménies réinventent leur Arménie et font jaillir une musique profonde, empreinte d’histoires, de visages, de cuisines à la saveur épicée et de moments de fêtes.
Inspirée des airs traditionnels d’Arménie, de Géorgie, de Grèce et d’Anatolie, la musique de Papiers d’Arménies invite au voyage, sillonant ces chemins qui, d’Orient en Occident, ont influencé bon nombre d’artistes, de piètes et d’écrivains… Des faubourgs d’Istanbul à la chaude Tiflis, en passant par Erevan, Paris et Los Angeles, les cinq interprètes racontent leur Arménie : une Arménie plurielle où se mêlent chants populaires portés par Dan et Macha Gharibian, compositions originales et improvisations lyriques. Au souffle saisissant du doudouk se joint le son déchirant du kamantcha, on passe du rire aux larmes, de la mélancolie au swing entraînant, lorsque l’accordéon, la guitare et le piano entrent dans la fête.
Suite à l’annulation du concert Chanson d’Amour initialement prévu le 8 octobre à La Chapelle Corneille, nous sommes heureux de vous annoncer que cette soirée aura finalement lieu le jeudi 17 février 2022 à 20h00.
La voix pure de Sabine Devieilhe épouse le piano subtil d’Alexandre Tharaud pour un tour d’horizon de la mélodie française du XXe siècle, de Fauré à Poulenc.
La rencontre entre Sabine Devieilhe et Alexandre Tharaud ne pouvait qu’être réussie. La soprano colorature, fine musicienne et sensible aux mots, brille dans le répertoire lyrique français, que ses rôles s’appellent Mélisande ou Lakmé. Quant au pianiste, il est l’un des plus remarquables ambassadeurs de la musique française qu’il a beaucoup jouée et enregistrée, de Couperin à Debussy.
Leur complicité autour des mélodies françaises tient de l’évidence. Poésie et musique se tiennent la main, aussi bien dans les mélodies de jeunesse de Gabriel Fauré que dans les mélancoliques Ariettes oubliées de Debussy. Les deux artistes déploient des trésors de couleurs et de nuances, montrant toute la diversité de ce répertoire, des folkloriques Mélodies populaires grecques de Ravel aux railleuses mélodies de Poulenc.
Avec la complicité de l’Ensemble Jupiter, la fougueuse Lea Desandre incarne les célèbres Amazones de l’histoire vues par les compositeurs baroques.
Féminines et guerrières, parfois androgynes : telles sont les Amazones dans la vision de nombreux compositeurs du XVIIIe
siècle. Férus de mythologie antique, les musiciens se sont souvent inspirés de ces filles d’Arès, dont les récits disent qu’elles se coupaient un sein pour mieux tirer à l’arc. Cavalcadant entre les Italiens Francesco Cavalli, Carlo Pallavicino ou Antonio Vivaldi, et les Français André-Cardinal Destouches ou François-André Danican Philidor, Lea Desandre rend non seulement hommage à ses origines franco-italiennes, mais donne surtout un portrait contrasté des Amazones. Pour l’accompagner dans les lamenti, grandes scènes lyriques, airs de fureur et autres airs tendres, ses complices de l’Ensemble Jupiter dirigé par Thomas Dunford font également entendre des pièces instrumentales de l’époque baroque comme les fameuses Barricades mystérieuses.
Ce programme a fait l’objet d’un enregistrement à la Chapelle Corneille, paru chez Warner Classics en septembre 2021.
Le chœur accentus célèbre la paix en interprétant a cappella des motets de Johannes Brahms, ainsi que deux créations questionnant la métamorphose et l’altérité.
Grand amateur de musique chorale, Johannes Brahms s’est particulièrement illustré dans ce répertoire, léguant vingt-cinq œuvres de toute beauté. Le chœur accentus se saisit de ses deux
derniers recueils de motets, écrits vers 1889. Le cycle pour double chœur Fest- und Gedenksprüche date de son accession au titre de citoyen d’honneur de Hambourg, sa ville natale. Marqué par une grande fraîcheur, il contraste avec la veine plus religieuse des Drei Motetten. Une inspiration chrétienne que l’on retrouve dans la première œuvre a cappella de Schoenberg : Friede auf Erden, rarement interprétée tant elle est redoutable à chanter. Aux côtés de cette partition appelant à un monde de justice et de paix, Marcus Creed dirige également le chœur dans deux œuvres contemporaines commandées par accentus : l’une composée par la Finlandaise Kaija Saariaho, l’autre par l’Israélienne Sivan Eldar.
Le charme de la musique romantique s’élève sous les doigts du pianiste poète Alexandre Tharaud, de Schubert à Chopin en passant par Liszt.
Si Alexandre Tharaud s’est particulièrement illustré dans la musique baroque, c’est sans doute parce que son jeu, tout en intériorité et en musicalité, excelle dans les couleurs et la poésie, loin des effets démonstratifs. C’est pourtant dans une ambiance virtuose de salon parisien du XIXe siècle que nous emmène le pianiste. De Frédéric Chopin, il a choisi la Sonate n˚2, que sa marche funèbre a rendu si célèbre. De funérailles, il est question
aussi dans la pièce éponyme de Liszt composée le mois de la mort de Chopin en hommage à des héros de la Révolution hongroise de 1848. Aux côtés de cette œuvre empreinte d’une grande spiritualité, Alexandre Tharaud convoque Schubert. Il signe une transcription pour sa musique de ballet Rosamunde et interprète les Quatre impromptus dont le troisième est une variation de… Rosamunde !
Deux brillants interprètes de la jeune génération rendent hommage au maître du tango argentin, Astor Piazzolla, à l’occasion du centenaire de sa naissance.
La trompettiste Lucienne Renaudin Vary et l’accordéoniste Félicien Brut partagent la scène avec bonheur et ça se voit ! Véritables figures de proue de leurs instruments respectifs, ces deux passionnés font éclater les frontières entre classique, jazz et musiques populaires avec un talent exceptionnel. Les deux musiciens multi-récompensés rendent hommage au grand Astor Piazzolla avec un programme qui explore le répertoire du compositeur argentin et les villes qui ont inspiré ses pairs : Leonard Bernstein, Carl Höhne ou Richard Galliano. Pour ce concert à la Chapelle Corneille, trompette virtuose et accordéon flamboyant viennent souffler un vent de danse et de fête pour célébrer le centenaire de la naissance du plus célèbre des compositeurs de tango.
Le pianiste David Kadouch rend hommage aux compositrices et musiciennes du temps de Flaubert à travers le destin de sa plus célèbre héroïne : Emma Bovary.
Pour le 200e anniversaire de la naissance de Gustave Flaubert, le pianiste David Kadouch présente un projet aussi passionnant qu’original. Partant du destin d’Emma, le personnage de Madame Bovary, son récital parcourt les grands moments du roman pour faire entendre, en écho, les musiciens et surtout musiciennes de l’époque. Au mariage d’Emma qui a lieu en mai répond par exemple Das Jahr, « Mai » de Fanny Mendelssohn. À la grande scène où l’héroïne va écouter Lucia di Lammermoor à l’Opéra de Rouen correspondent les Réminiscences de Liszt d’après l’œuvre de Donizetti… En privilégiant les compositrices comme Louise Farrenc ou Clara Schumann, David Kadouch entend éclairer autrement le récit de Flaubert et suggère que « peut-être l’issue du roman aurait été différente si ces créatrices eussent été moins ignorées ».
Le Poème Harmonique vibre de l’atmosphère de Venise au XVIIIe siècle à travers la cantate incandescente de Vivaldi interprétée par la mezzo Eva Zaïcik.
« Si l’Éternel ne bâtit pas la maison, ceux qui la bâtissent travaillent en vain » : ce psaume biblique invitant les fidèles à mettre leur croyance en Dieu, Antonio Vivaldi s’en empare pour sa cantate Nisi dominus, vers 1717. À cette époque, le « prêtre roux » officie à l’Ospedale della Pietà, l’un des quatre orphelinats de Venise accueillant des jeunes filles. Sans doute est-ce pour l’une d’elles qu’il écrit cette partition, popularisée par de nombreux enregistrements pour voix de contreténors, de James Bowman à Philippe Jaroussky. C’est donc une sorte de retour aux sources qu’opère la mezzo-soprano Eva Zaïcik, consacrée en 2018 au concours Voix nouvelles et aux Victoires de la musique. Avec le Poème Harmonique dirigé par Vincent Dumestre, elle interprète cette œuvre fervente et d’autres pièces sacrées de la musique baroque italienne.
Ce programme a fait l’objet d’un enregistrement
à la Chapelle Corneille, à paru chez Alpha Classics
à l’automne 2021.
À l’approche de Noël, l’ensemble B’Rock met le violon à l’honneur en interprétant des œuvres iconiques de Bach pour une soirée aussi virtuose que joyeuse.
Si la perfection architecturale et la dimension quasi mathématique des œuvres de Bach donnent parfois une image austère du compositeur, B’Rock nous en montre une facette alerte et dansante. C’est le cas de plusieurs de ses partitions majeures pour violon, ici interprétées par les talentueux Cecilia Bernardini et Evgeny Sviridov. Le fameux « Air sur la corde de sol », tiré de la Suite n˚ 3, semble tombé du ciel tant sa beauté bouleverse tandis que la vigueur rythmique du Concerto pour deux violons imprime à la partition un « élan irrésistible », pour citer le spécialiste de Bach, Gilles Cantagrel. À leurs côtés, l’ouverture incontestablement française de la Suite n˚1 et les guirlandes de flûte de la Sarabande du Concerto Brandebourgeois n˚ 4 propulsent ces œuvres de Bach dans la liesse d’un jour de fête.